Ce travail s’inscrit à la fois dans la continuité et dans la rupture. Les éléments essentiels sont la lumière, la force des mouvements de l’eau et les contrastes vaporeux de l’air.
A l’image de strates, la toile se décline parfois sous forme de nuées, d’espaces éthérés, irradiant une lumière aux couleurs de sable blond, ouvrant de lointains horizons où vole l’hirondelle et l’étourneau, ou plus loin encore des zones où la toile vierge s’ouvre sur des tons de déserts brûlants.
Les «Horizons lointains» de Pierre Zufferey vibrent aussi sous l’ondée fraîche, légère, passagère, saturant l’atmosphère de fines gouttelettes, anticipant la lumière ou peut-être l’orage, selon l’avant ou l’après. Toutes ces étapes que proposent les peintures de l’artiste valaisan nous plongent dans des univers qui s’étirent tantôt en plages aquatiques, aériennes ou désertiques.
L’œil se laisse prendre tant par le scintillement de l’eau, les mouvements célestes, le changement éphémère des nuages, la poésie de l’instant, qu’aussitôt par la force, les coups de pinceaux noirs, affirmés avec élan, comme des balafres dans la terre, contrastant avec la délicatesse des tons de l’eau transparente, miroitant les trouées de ciel et les embellies à venir.
C’est le riche parcours de l’artiste qui lui souffle ces grands espaces, ces conquêtes, ces voyages à la recherche de terres inconnues. Cette soif de découverte l’emmène vers des ailleurs inexplorés, tout en restant solidement attaché à sa terre et à lui-même.
Et si l’orage gronde parfois entre les rais de lumière, se répandant en traces noires épaisses et impétueuses sur les eaux frémissantes, c’est l’ouverture sur des espaces infinis qui entraîne l’imaginaire, dans des parcelles aériennes imprégnées de beauté, mais aussi dans des contrées confrontées aux flux et aux précarités de l’existence, une dualité suscitant enchantement et questionnement.
D’origine valaisanne, Pierre Zufferey vit et travaille à Sierre. Après des études d’architecture, il décide de se lancer dans la peinture, la gravure, la photographie et la musique, tout en poursuivant la réalisation de projets architecturaux. Depuis plus 25 ans une centaine d’expositions en Suisse et à l’étranger jalonne son parcours artistique, notamment en 2011 au Musée MuBE de Sao Paolo, en 2012 à la Fondation Pierre Gianadda avec son ami sculpteur André Raboud, en 2016 au Museo de la Mascara et au Museo Fundaciòn Fertilizando à Mexico City et en 2017 au Museo d’Arte Moderna « Ugo Carà » de Trieste.
« Horizons lointains », pigments sur toile, 190 x 150 cm, 2017
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