Energie, mouvement, fougue des peintures de l’artiste d’origine tchèque Petr Beranek d’emblée nous entraînent dans un jeu des extrêmes. Lignes, traces, signes puissants, un fourmillement d’événements, de griffure, de traits, de graphite, couvrant les champs picturaux révèlent aussi, ici et là, de ténus espaces poétiques et mystérieux sollicitant l’imaginaire. Petr Beranek réalise également des « gumprints », un travail inédit combinant photo, couleurs sur le papier et sur la toile et presse manuelle.
D’origine belge, Charlotte Callens s’inspire des vastes contrées de son pays. Les espaces colorés de ses œuvres sont infinis ; l’oeil ne se lasse de les parcourir, à l’affût de toutes les subtiles nuances et les fines textures soigneusement travaillées. Attirée par la mer du Nord et les bleus glacés transparents et limpides de ses eaux, par des gris aux profondeurs délicates, mais parfois aussi réchauffés aux tons de rouges, d’orangés, de roses et de lie de vin, l’artiste s’exprime toujours avec le même doigté et la même intériorité.
Marfa Indoukaeva, d’origine russe, privilégie pour sa part le papier. Pour l’occasion elle crée une nouvelle série d’œuvre sur le thème « Les empreintes de l’eau ». « Je dessine avec des encres très liquides sur une plaque de verre et ensuite j’applique une feuille de papier, puis j’observe comment l’eau bouge et je peux rajouter, à ma guise, des encres, des taches, gicler de l’eau au hasard », dit-elle. « L’idée c’est de laisser l’eau dessiner elle-même et d’intervenir le moins possible ». Un très beau jeu du hasard.
L’artiste valaisan bien connu Pierre Zufferey enchaîne les événements d’envergure, actuellement occupé à la préparation d’une vaste exposition au Mexique. Deux œuvres de grand format intitulées « Migrations », nous emmènent vers des ailleurs inexplorés. Avec l’énergie qui l’anime, relevant les défis, l’artiste se plaît à survoler plaines, océans et déserts, à l’orée d’une ère nouvelle. De grandes étendues sablonneuses quasi monochromes et lumineuses, ne sont traversées que de quelques traces de fusain comme pour mieux signifier ce passage du noir à la lumière.
En couverture : Charlotte Callens, Vive, huile sur toile, 100 x 100 cm, 2015
Pierre Zufferey, Migrations, pigments colorés sur toile, 120 x 120 cm, 2015
Petr Bernanek, Ce que j’appelle jaune, Acryl, huile, collage, fusain sur toile, 110 x 85 cm, 2016
Marfa Indoukaeva, Empreintes d’eau, encres sur papier marouflé sur toile, 2016
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